Piscine enterrée : descriptif, prix, devis, budget de construction

La piscine enterrée représente l'un des rêves de nombreux Français. On compte environ 1,3 million de piscines enterrées sur le territoire, ce qui place l'Hexagone en tête sur le marché européen de la piscine privée.

Pour autant, ce n'est pas un investissement qui se décide à la légère. Usage, matériau, choix du prestataire, garanties, budget, voici chacune des étapes de construction d'une piscine enterrée, et une idée du budget global à y consacrer, frais annexes inclus.

Les étapes de construction d'une piscine enterrée

L'implantation d'une piscine enterrée implique des travaux de terrassement avec le coulage d’une dalle, un remblaiement, une étanchéité parfaite du bassin, des systèmes d’entretien de l’eau performants, etc. C’est un ouvrage pérenne qui, mal pensé ou mal construit, peut rapidement passer de plus-value à énorme moins-value pour le logement. Notons rapidement qu'avant d'engager la construction de l'ouvrage, les démarches auprès des services d'urbanisme ont été réalisées, et les délais de réponse et manifestation du voisinage surtout respectés. Nous y reviendrons plus en détails par la suite. Voici donc les étapes pas à pas de la construction d'une piscine enterrée :

• Le traçage de la piscine : Le traçage est la première étape une fois que le lieu précis d'implantation est délimité. Il consiste en une étude de sol au préalable pour s'assurer qu'aucun élément ne traverse le sol. Ensuite, le professionnel placera des piquets, tendra des cordeaux pour délimiter la piscine, mesurera les diagonales pour déterminer les angles et définir le point zéro pour le repère du terrassement;
• Le terrassement : Ca y est, le chantier démarre officiellement. Le terrassement permet de délimiter l'emplacement et la profondeur de la piscine, comme des chemins qui la relieront ensuite au local technique indispensable. Ces travaux peuvent être plus ou moins laborieux selon la qualité du sol. S'il est rocheux, un brise roche permettra d'évacuer la terre. Le sol argileux est par définition plus instable. Le fond de la piscine sera stabilisé avec un radier de béton après le terrassement. Mieux vaudra donc prévoir 4 jours de terrassement par précaution;
• Le drainage : Le drain est indispensable pour dévier les arrivées d'eaux qui pourraient exercer une pression trop forte sur la piscine, et venir la dégrader. Ca pourrait être le cas par les eaux pluviales en cas de fortes intempéries, si le sol est argileux, ou encore en cas de pente importante sur le terrain, qui rendent alors le drainage plus que nécessaire. C'est le principe de la rigole autour de la toile de tente, pour rester sur un esprit estival. Le drainage est donc raccordé au système d'évacuation des eaux;
• La structure de la piscine : Au choix du propriétaire, la structure pourra être en béton coulé, projeté, armé, en coffrage béton, ou en coque polyester. Les skimmers et les buses de refoulement seront à sceller pour la circulation de l'eau. Les éclairages éventuels, la prise pour le balai de piscine ou autres accessoires seront à intégrer à cette étape. Un temps de séchage d'au moins une semaine sera nécessaire avant de poursuivre les travaux;
• Les canalisations : Le local technique doit être équipé d'un système de filtration de l'eau. Le circuit des tuyaux doit être préparé et raccordé avant l'assemblage des canalisations. Moins l'eau n'aura de chemin à parcourir, meilleur sera le fonctionnement des équipements de filtration. Idéalement, pour un meilleur confort et par prévoyance en cas de fuite, mieux vaudra prévoir un tuyau par buse de refoulement;
• Le remblaiement : La roche retirée lors du terrassement est utilisée en remblai pour stabiliser la structure. Avant le remblaiement, chaque élément doit être vérifié : pièces convenablement scellées, drainage opérationnel, tuyaux correctement raccordés, etc.;
• Le revêtement : Enduit, peinture ou carrelage, le choix sera à la main du propriétaire. Si la structure est parfaitement étanche, le revêtement ne sera que décoratif. En revanche, si tel n'est pas le cas, le revêtement assure alors l'étanchéité de la structure grâce au liner ou à la membrane armée en PVC;
• La mise en eau du bassin : Selon la taille du bassin, elle peut prendre plusieurs jours. Le liner devra rester correctement positionné, ce qui nécessite un contrôle régulier durant le remplissage. Resteront ensuite les margelles et les finitions aux abords de la piscine.

En moyenne, on estime que la construction d'une piscine enterrée nécessitera 8 à 12 semaines de travaux. Ajoutons-y les délais réglementaires avant d'entamer les travaux (urbanisme, démarches auprès d'un pisciniste, comparatif, etc.), et il faudra idéalement compter 6 mois entre le souhait simplement exprimé de construction, et la baignade effective à domicile.

Il faudra parfois compter 15 jours à 1 mois supplémentaire pour concevoir les aménagements aux abords de la piscine. Certains souhaiteront disposer d'une plage de piscine, d'un spa, des aménagements paysagers occultants vis-à-vis du voisinage, ou autre. Il faudra également s'assurer de la disponibilité du pisciniste pour assurer cet aménagement, ou bien de celle d'un paysagiste.

Devis construction piscine enterrée : de quels éléments dépend-il ?

On estime que le prix d'une piscine enterrée pourra aller de 15 000 à 50 000 €. Evidemment comme toute fourchette, l'écart est large, et selon le sur-mesure qu'elle présente, elle pourra parfois largement dépasser les 50 000 €. Chaque choix du propriétaire impactera immédiatement le prix. Intéressons-nous ici au coût du bassin en lui-même :

• La forme de la piscine : Elle peut être rectangulaire, asymétrique, en haricot, ou bien d’autres formes encore. Deux éléments orienteront le choix de la forme : la place dans le jardin, et l’utilisation qui en sera faite. Si l’objectif est de faire quelques longueurs de bon matin, le bassin de nage rectangulaire bien plus long que large sera à préférer. En revanche, si le but est de disposer d’un point de rafraichissement en bord de terrasse, l’asymétrique sera idéale. Enfin, si la piscine est dédiée à de jeunes enfants, la forme carrée ou rectangulaire conviendra parfaitement;
• La taille de la piscine : Très liée à la forme, la taille dépendra elle aussi de l’utilisation prévue et de la place dans le jardin. A titre d’exemple simplement, le couloir de nage sera couramment dimensionné en 12 x 3 m, la piscine familiale de jeux avoisinera les 4 x 8 m. Selon son usage, la profondeur variera aussi;
• Le matériau utilisé : Elle peut être en béton, ce qui est le plus courant car le plus résistant dans la durée, mais aussi en bois qui sera plus esthétique mais plus difficile à entretenir, ou à coque en polyester qui présente un rapport qualité/prix des plus intéressants;
• Le dallage : Il s'agit du revêtement de sol qui entoure le bassin sur une largeur minimale d'1m20. Il sera apprécié pour l’esthétisme qu’il apporte à l’équipement, mais aussi pour ses qualités antidérapantes, résistantes au gel, aux UV, et à l’eau évidemment, ou plus exactement aux produits traitants de l’eau. Selon le type de piscine, mais aussi l’environnement, le style du jardin et le style de la maison, le dallage pourra être en pierres naturelles ou reconstituées, en carrelage, en béton, en terre cuite, en bois, ou en bois composite. Comptez environ 50 € HT par heure de main d’œuvre, ainsi que le prix du matériau, soit environ 100 € par dalle en pierre naturelle, entre 2 et 15 € pour une dalle bois, entre 2 et 7 € pour une dalle béton.

Ajoutons-y évidemment le coût de l'installation, qui vient d'ailleurs en première dépense. Sur une piscine enterrée, c'est un budget conséquent qui ne doit pas être minimisé. Là où une piscine hors sol se pose simplement sur une surface plane, la piscine creusée implique la préparation du sol, des travaux de terrassement, le coulage d’une dalle béton, le remblaiement de la fosse. Généralement, le pisciniste réalise lui-même cette prestation, ou peut parfois la déléguer à un prestataire sous-traitant. Quoi qu’il en soit, le détail du coût de la préparation du sol pour accueillir la piscine sera indiqué sur le devis du pisciniste. Comptez entre 1 500 et 3 000 € pour faire réaliser ce type de travaux.

Intégrer le coût de l'abri de piscine

13 % des noyades sont occasionnées par un accident de piscine, dont un peu plus de la moitié en piscines privées familiales, donc au domicile du propriétaire de la piscine. Ainsi, la noyade en piscine prend la bien triste tête du classement des décès causés par des accidents domestiques chez les jeunes enfants, les moins de 6 ans étant les premières victimes de ces malheurs tragiques. Sans parler de décès, le manque d'oxygène par une durée prolongée sous la surface de l'eau peut entraîner des conséquences irréversibles également. C'est pourquoi, depuis 2004, il est obligatoire d'installer un système de sécurité légalement valable, qui peut être l'un des sous-cités, au choix et selon les occupants de l'habitation :

• La bâche de piscine est probablement la moins onéreuse des systèmes de sécurité. Il faudra compter entre 10 et 30 € du m² pour la bâche simple, et davantage si c’est une bâche solaire qui chauffe l’eau. Comptez 1 journée pour la faire installer;
• La barrière de piscine dont le coût au mètre linéaire variera selon le type de barrière. Il faudra compter environ 30 € pour la clôture filet souple en alu, 100 € pour la barrière bois, 400 € pour la barrière en panneaux de verre, 200 € pour celle en fer forgé, 400 € pour la clôture infrarouge. Comptez 2 jours pour la faire installer;
• Le volet de piscine coûtera environ 7000 € à lui-seul, mais il faudra compter le double pour y inclure l’installation. Comptez 2 jours pour le faire installer;
• L’alarme de piscine, qui démarrera aux alentours des 200 € pour les systèmes immergés, et pourra dépasser les 1000 € pour les systèmes avec capteur. Les alarmes périphériques de piscine environneront les 700 €. Toutefois, si l’alarme de piscine est un moyen d’alerte, elle ne se suffira pas à elle seule pour sécuriser le bassin. Comptez 1 journée pour la faire installer;
• L’abri de piscine, qui avoisinera les 5 à 10 000 € pour un modèle bas, et entre 8 et 17 000 € pour un modèle mi-haut. Compter au moins 3 jours pour le faire installer.

Entretien et hivernage : d'autres budgets à penser

La piscine enterrée devra disposer d’un système global d’entretien performant pour conserver une belle qualité de l’eau. Aussi, deux postes d'entretien seront à intégrer au budget :

• Le système de filtration : Il agit pour 80 % dans la clarté de l’eau, d’où l’importance d’un système performant. Le coût variera selon qu’il soit à poche, à charbon actif, à cartouches, à sable, ou encore à diatomées, cités dans l’ordre croissant des prix. Au-delà du type de filtre, c’est aussi le débit de la pompe de filtration qui impactera le prix. Il faudra compter entre 100 et 200 € pour un débit de 5 à 10 m³ par heure, et jusqu’à 600 € pour un débit de 15 à 20 m³ par heure;
• Le traitement de l’eau : La formation de bactéries et microbes prolifère très rapidement si l’eau n’est pas traitée correctement par des produits oxydants ou désinfectants. On citera le plus souvent le chlore ou le brome aux propriétés bactéricides, fongicides et virucides. Toutefois, empêcher le développement de micro-organismes doit se faire dans le respect de l’équilibre de l’eau pour éviter tout risque d’irritation de la peau ou des yeux. Le pH devra donc être neutre, le TH pour eau douce, et le TAC à 150 mg/l. Il conviendra de prévoir un budget de 250 € par an pour l’ensemble de ces produits.

Outre le système de filtration et les produits de traitement de l’eau, il faudra régulièrement nettoyer les parois et le fond du bassin, et récupérer à l’épuisette les feuilles et insectes en surface. Sur une piscine enterrée, il est recommandé de s’équiper d’un robot aspirateur d’eau, qui avoisinera les 700 à 2 000 € selon sa performance bien-sûr. Faire entretenir sa piscine par un professionnel coûtera entre 100 et 250 € par visite, qui pourra être hebdomadaire comme mensuelle.

Urbanisme et fiscalité : quand la législation se montre exigeante !

La piscine enterrée est soumise aux règles imposées par le RNU (Règlement national d’urbanisme), parfois complétées par celles d’un PLU ou d’un POS selon les communes ou intercommunalités (Plan Local d’Urbanisme et Plan d’Occupation des Sols). Si la piscine enterrée est d'une superficie inférieure à 10 m², alors aucune démarche administrative particulière n'est nécessaire, sauf si elle est construite sur une propriété en zone protégée. En revanche, dès lors qu'elle dépasse les 10 m², le propriétaire devra se soumettre aux règles imposées pour toute construction de piscine enterrée :

• Au-delà de 10 m² et jusqu’à 100 m², une déclaration préalable de travaux doit être envoyée au service urbanisme à l’aide du formulaire Cerfa correspondant. Avant cela, il reviendra au propriétaire de consulter le Plan Local d’Urbanisme de la commune pour avoir connaissance des éventuelles règles complémentaires en vigueur (distance de la clôture séparative avec le voisin, dimensions, type d'abri, etc.).
• Au-delà de 100 m², le propriétaire devra alors déposer une demande de permis de construire au service urbanisme de la commune.

Puisque la piscine augmente la valeur locative de l'habitation, il n'y a pas que l'urbanisme qui peut se montrer exigent, mais aussi la fiscalité qui n'est jamais bien loin dès lors que de nouveaux aménagements sont réalisés sur la propriété. En effet, c'est ici la taille du bassin qui va encore rendre la piscine éligible ou non à la fiscalité. Trois impôts pourront donc potentiellement la concerner :

• D’abord la taxe unique d’aménagement qui est due sur les piscines de plus de 10 m². Son montant est fixé par le calcul du nombre de m² d’emprise au sol, déduit de pourcentages pris en charge par le département et par l’intercommunalité ou la commune. Le reste à charge, formant donc la taxe d’aménagement, est récupéré par ces derniers;
• Vient ensuite la taxe d’habitation. Si la majorité des Français n’en sont désormais plus redevables pour leur résidence principale, elle reste due pour les résidences secondaires. Celle-ci est calculée selon le type de logement, sa localisation et la situation individuelle de l’occupant (revenus, composition du foyer, etc.). Son montant dépendra donc de ce que l’on appelle la valeur locative cadastrale, dans laquelle la piscine sera comptée, à laquelle s’ajoutera le taux d’imposition voté par la collectivité territoriale;
• Puis la taxe foncière qui est imposée aux ouvrages disposant de fondations ancrées dans le sol, non démontables et non déplaçables. Celle-ci est calculée selon la base d’imposition, qui est multipliée par le taux d’imposition voté par la commune.

S'affranchir des obligations de déclaration de la construction d'une piscine enterrée n'est pas bien judicieux. C'est un délit pénalement répréhensible, qui peut donner lieu à des poursuites devant le Tribunal correctionnel compétent. Si tel était le cas, a minima l'ouvrage devra être remis aux normes, voire être retiré, et l'espace extérieur remis en état.