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Inflation à la hausse : quelle incidence sur les taux des prêts immobiliers ?

Inflation à la hausse : quelle incidence sur les taux des prêts immobiliers ?

La France connaît actuellement une période d’inflation, c’est-à-dire une augmentation générale et durable des prix à la consommation. Une situation engendrée par la pénurie de certains biens et matériaux suite à la crise sanitaire liées au Covid-19 qui porte à la hausse le prix de ces produits, et aussi causée par l’actuelle guerre en Ukraine qui fait entre autres augmenter fortement les prix de l’énergie. Or, en présence d’une inflation galopante, les organismes bancaires répercutent mécaniquement la hausse des prix sur les taux des prêts immobiliers pour conserver leurs marges. Même si ces taux restent à des niveaux encore bas, ils devraient connaître une légère hausse au cours de l’année 2022.

Qu’est-ce que l’inflation ? Où en est-on au niveau de l’augmentation des prix en France ?

L’inflation désigne une situation où l’on constate une hausse d’ensemble et durable des prix des biens et des services. En conséquence, en période d’inflation, la monnaie perd de son pouvoir d’achat. Pour les acteurs économiques, ménages et professionnels notamment, cela veut dire qu’ils peuvent d’acheter moins avec la même somme qu’auparavant, avant l’augmentation de ces prix.

En France, c’est l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) qui mesure et évalue l’inflation grâce en particulier à un indicateur : l’indice des prix à la consommation (IPC). Ce dernier est publié tous les mois par l’institut, mais il fait aussi l’objet d’une parution annuelle.

Cet IPC est évalué sur la base de ce que l’on appelle un panier fixe de biens et de services dont l’Insee observe l’évolution des prix mois par mois. Près de 81 millions de prix sont ainsi collectés chaque mois selon une nomenclature de produits et de services bien définie qui concerne des produits de l’alimentation, les boissons alcoolisées, les tabacs, les vêtements, le logement, les meubles, les articles de ménage et d’entretien courant du foyer, et des services dans les domaines de la santé, des transports, de la communication, des loisirs, de la culture, de l’éducation, de la restauration, de l’hôtellerie, et d’autres biens et services divers.

Ainsi, selon les dernières données annuelles publiées par l’Insee, le taux d’inflation se situait pour l’année 2021 à 1,6 %, un taux en augmentation d’un point par rapport à 2020, mais d’1,6 point par rapport à 2015 ou le taux d’inflation était égal à zéro.

Une inflation en hausse donc, et qui continue fortement de progresser en ce début d’année 2022 d’après les données provisoires de l’Insee. L’indice des prix à la consommation a ainsi augmenté de 0,3 % en janvier et de 0,8 % en février, ce qui donne une augmentation de 3,6 % par rapport à février 2021. D’autre part, dans ses projections, l’Insee estime que cette tendance à la hausse devrait s’accélérer d’ici l’été 2022.

L’Insee explique cette montée des prix à la consommation par l’accélération constatée depuis plusieurs mois des prix de l’énergie, des services, des produits manufacturés et de l’alimentation. Une inflation due, d’une part, à la crise sanitaire liée à la Covid-19 qui a engendré une pénurie de matières premières et de matériaux qui font augmenter les prix au moment où l’activité économique reprend et, d’autre part, depuis un mois, à la guerre en Ukraine qui occasionne la raréfaction de certains produits, en particulier dans le secteur de l’énergie.

Que se passe-t-il pour les taux des prêts immobiliers quand l’inflation augmente ?

Aujourd’hui, le niveau des taux d’intérêt accordés à l’occasion d’un prêt immobilier par les organismes bancaires est bas. Ces taux ont même atteint des baisses record en 2021 : ils étaient en effet estimés en décembre 2021 à 0,86 % pour un crédit immobilier remboursable sur 15 ans, à 0,99 % sur 20 ans et à 1,13 % sur 25 ans.

Or, quand l’inflation augmente, automatiquement, les banques et les organismes de crédit répercutent cette hausse sur les taux d’intérêt notamment consentis pour les prêts immobiliers, car les banques subissent elles-mêmes l’augmentation des taux directeurs des banques centrales destinée à contrer l’inflation. Cette augmentation des taux permet aux établissements bancaires de conserver leurs marges sur leurs opérations de crédits immobiliers.

Une situation qui n’est pas encore répercutée dans les faits en ce début d’année 2022, mais la hausse galopante actuelle de l’inflation devrait se faire ressentir dans les mois prochains par une augmentation des taux d’intérêts proposés dans le cadre d’un crédit immobilier.

Selon l’Observatoire Crédit Logement, pour l’année 2022, « Les taux repartent à la hausse, de façon modérée en février. La hausse est moins importante sur les prêts les plus longs. Les banques cherchent toujours à préserver l’accès au crédit des primo accédants à la propriété et de certains primo investisseurs ».

Ainsi, les taux des prêts immobiliers se situent en moyenne en février 2022 à 1,09 %, contre 1,06 % en décembre 2021. Une légère augmentation donc, en particulier due à l’inflation, et qui vaut pour toutes les durées de crédits immobiliers : 0,93 % pour des prêts sur 15 ans, 1,03 % sur 20 ans et 1,17 % sur 25 ans, contre, pour décembre 2021, des taux respectivement de 0,86 %, 0,99 % et 1,13 %.

Mais l’Observatoire Crédit Logement prévoit toutefois que les établissements bancaires vont appliquer une hausse des taux concernant les projets immobiliers des ménages dans les mois qui viennent de 0,20 à 0,25 point en 2022. Une augmentation faible voulue pas les banques afin que leur prêts immobiliers restent encore attractifs pour les emprunteurs, et qui permet toutefois à ces taux de rester à un niveau encore assez bas malgré l’inflation constatée, même si cette hausse devrait quand même marquer un retournement de tendance après plus de 10 ans de baisse des taux des prêts immobiliers.

Cette hausse des taux des prêts immobiliers due à l’augmentation des prix en France, même si elle est prévue comme modérée, aura inévitablement comme conséquence de réduire la capacité d’emprunt des ménages qui souhaitent acquérir un bien immobilier. Afin de ne pas trop grever leur budget en la matière, les futurs acquéreurs vont alors disposer de deux principales solutions : négocier le prix du bien qu’ils convoitent ou augmenter leur apport financier personnel.

D’une manière générale, la hausse des taux des prêts immobiliers peut constituer un frein pour les ménages modestes en matière d’acquisition, et peser à moyen terme sur les prix des biens immobiliers.

Par Valérie Schneider - Publié le 28/03/2022

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